Il était une fois Rustrel : chronologie
"C'est à la fin de l'été 1832, le 8 septembre, jour du pélerinage à
Notre Dame des Anges,
qu'a commencé l'aventure du fer. Elle devait durer un demi siècle"
L'aventure industrielle du fer retracée chronologiquement par Roger Fenouil (extrait du "Bulletin de Rustrel" n°72 - hiver 2010-2011)
Septembre 1832 découverte du minerai de fer : gisement de Notre-Dame des Anges |
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Usine du Haut |
Usine du Bas |
1832 - 1835 Acquisition de concessions Minières à Rustrel (Notre-Dame des Anges) et forestières (Pays d'Apt et de Sault) par Gustave Perre, ancien associé de P.F. Giroud, receveur des finances à Grenoble Sté G. Perre & Cie de l'Isle sur la Sorgue). |
1835 Acquisition des concessions minières des Trécassats (Rustrel,Villars) et du moulin St-Peyre à Rustrel par F. Gaufridy, notaire à Apt, et J. Gleize, propriétaire d'une mine de lignite à Saint Martin de Castillon. |
1836 Extraction du minerai et transport àVelleron pour le haut-fourneau de la sté Martin & cie (Martin de Forcalquier, Rippert de Carpentras et P.F. Giroud) |
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de 1838 à 1843 G. Perre fonde une société en commandite par actions, " Les Hauts Fourneaux et Forges du Vaucluse et des Basses-Alpes " au capital de 4.500.000 francs, et dépose une " demande de construire une usine à fer " successivement aux moulins : de Barriès (Rustrel), des Fringuants (Viens), Farnet, à Bouvène (Rustrel). |
le 23 mars 1840 Gaufridy et Gleize obtiennent l'autorisation de construire deux hauts-fourneaux. |
1844 Faute d'honorer ses engagements financiers G. Perre déclaré en faillite est condamné à deux mois de prison. Ses biens et droits sont acquis pour 763.000 francs par D. Duplantier, négociant Marseillais. |
1841 L'usine Gaufridy fils commence à produire de la fonte au charbon de bois.Deux hauts-fourneaux au coke sont prévus. |
1845 La minière des Trécassats est épuisée. |
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1845 D. Duplantier, successeur de G. Perre, fait une offre
de 203.000 francs pour le rachat de l'Usine du Bas : voir colonne de droite >>> |
1845 Faillite de Gaufridy et vente de ses biens aux enchères.
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de 1845 à 1847 Les gestionnaires de l'Usine du Bas demandent vainement l'autorisation de s'approvisionner aux minières de Notre-Dame des Anges. |
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1846 Construction de l'Usine du Haut (200.000 francs) par la Sté Duplantier-Poinsel-Lebon. |
Le 22 juillet 1846 La Sté Mayer est dissoute.G. Perre qui n'a pas tenu ses engagements vis à vis de la Sté retourne en prison.P. Jaricot devient seule propriétaire et s'engage à rembourser tous les souscripteurs. |
1847 Début de la production de fonte au charbon de bois. |
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1848 Conjoncture économique défavorable. A Rustrel la fonte revient à 180 francs la tonne ; la fonte anglaise à 100 francs la tonne. |
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1848 L'usine produit à nouveau. P. Jaricot a obtenu l'ouest de la concession minière de Notre Dame des Anges. Pendant que l'usine " roule " tant bien que mal, P. Jaricot réhabilite la chapelle de Notre-Dame des Anges et en fait le lieu de culte des mineurs. |
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1849 Poinsel et Lebon se retirent. |
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1850 Ne parvenant plus à payer ses créanciers,D. Duplantier est déclaré en faillite. |
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20 novembre 1852 Les biens Duplantier sont adjugés au sieur de Carayon-Latour, financier parisien, pour 721.520 francs. |
1852 Faillite de Pauline Jaricot (elle mourra
dans la misère en 1862) qui doit 400.000 francs à ses créanciers. |
12 mai 1855 De Carayon-Latour ne peut honorer ses engagements. Après faillite, ses biens sont adjugés sur folle-enchère à François Toussaint Roux, négociant et François Toussaint Gavot, notaire, domiciliés tous deux à Marseille, pour 438.100 francs. |
1859 Faillite de la Cie Le Palladium. |
1858 Roux et Gavot réparent et modernisent l'usine. Ils ajoutent un étage à la maison de maître et une aile pour loger les ouvriers pourvus de famille, ainsi que des services communs : infirmerie, buanderie ... 15 avril 1858 Inauguration de l'usine rénovée dont la raison sociale est désormais " Les Hauts-Fourneaux de Notre-Dame des Anges ". |
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1859 - 1860 Construction d'une aciérie pour 624 779 francs. |
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1860 - 1863 Rustrel compte 996 habitants.De nombreux
bûcherons, souvent italiens, fournissent le charbon de bois. |
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1862 Rénovation du Haut-fourneau ouest par P. Talabot, polytechnicien marseillais |
Jusqu'en 1865 l'usine " roule " par intermittence. |
1863 L'aciérie est arrêtée : mévente des aciers (31 tonnes en magasin pour 38 produites). |
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1865 Roux vend ses parts à Gavot pour 300.000 francs. Fonctionnement épisodique jusqu'en 1870. |
1865 Fermeture définitive |
1867 L'usine est acquise pour 420.100 francs par L. Vial, huissier à Apt et ... J.D. Peyre, fondeur Avignonnais (!?!). |
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1870 F.T. Gavot propose en vain de mettre les installations à la disposition de la Défense Nationale pour permettre la fabrication d'armes par des ouvriers d'Etat. |
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1871 Début de l'exploitation de l'ocre. |
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1873 L'usine est louée à la Cie de La Rochette. 72 ouvriers produisent de la fonte expédiée aux usines métallurgiques de Givors (Rhône). |
1871 Lavage d'ocre de Jean Allemand auquel succèdera l'usine Bonnet.en page 6 l'article d'un journal régional du 12 Avril 1914) |
1882 Fin de l'activité métallurgique. Seule subsiste l'extraction du minerai. |
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1883 38 ouvriers extraient le minerai qui est transporté à Givors (Rhône). |
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29 mars 1885 Première déclaration d'ouverture d'une carrière de minerai ocreux au quartier de Barriès. |
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1888 Plus aucune activité sur le site. |
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1888 : fin de l'aventure industrielle du fer ... 50 années durant, maîtres de
forge et financiers venus d'ailleurs ont animé Rustrel ... |
J'ai réalisé ce tableau chronologique à partir
des archives communales, mais aussi en me référant aux travaux de Mme Odile Godard, de MM.Guy Rambaud,
P. Simon et J.P. Locci. Roger Fenouil |