Réaliser un film à l'école : pas si compliqué !

L'idée : le plus dur, c'est de trouver une idée. Bien sûr, les plus géniales sont les plus simples, et on se sent vraiment crétin de ne pas y avoir pensé plus tôt ! Pour nous, cela a commencé en voyant "Foutaises", un court-métrage réalisé en 1990 par Jean-Pierre Jeunet, LE Jean-Pierre Jeunet auteur du "Fabuleux Destin d'Amélie Poulain". Ce court-métrage figure en bonus sur le DVD du film. Dominique Pinon y présente les "J'aime/j'aime pas" de l'auteur : "J'aime pas les étalages des boucheries ; j'aime ouvrir un livre après les vacances et retrouver du sable entre les pages ; j'aime pas m'arracher les poils du nez..." C'est tendre, hilarant, mélancolique, cocasse, surréaliste... Une idée simple et géniale, comme "Je me souviens" de Georges Pérec. Après avoir vu le film, il suffisait de proposer aux élèves : "Et si vous racontiez vous aussi vos "j'aime/j'aime pas" ? Ce fut l'enthousiasme !

Le tournage. Chacun a cherché des idées. Il a fallu sélectionner, réfléchir, dessiner des story-boards pour chaque séquence. Nous avons tourné les scènes, deux ou trois chaque jour, entre grammaire et mathématiques, trente minutes par-ci, une heure par-là. Quelques répétitions, puis le preneur d'images annonçait "Moteur... Action !" et les acteurs démarraient. Il a fallu deux mois pour engranger deux scènes par élève. Chaque scène avait au moins deux prises, en essayant différents angles de prise de vue. Les enfants ont fait preuve d'un sérieux remarquable, ce qui n'a pas exclu de nombreux fous-rires, et encore plus lors du visonnage des "rushes". C'est comme ça que s'est imposée l'obligation d'ajouter un bêtisier après le film.

Le montage a été réalisé sur ordinateur, avec l'un des logiciels les plus simples : Studio DV de Pinnacle. On peut y présenter les séquences à l'image près, ajouter des sons et des musiques en quelques clics. Quelques séquences à effets spéciaux ont été réalisées avec Animation Shop et Paint Shop Pro. Le disque dur avait 10 Go de libre, ils ont été utilisés à 98 % ! Nous avions une caméra numérique : elle peut se brancher sur l'ordinateur par une carte IEEE 1394 et les images sont transférées sans aucune perte de qualité avec une simplicité désarmante. Avec un camescope analogique, c'est un peu plus délicat et il faut avoir une bonne carte d'acquisition vidéo, mais ça fonctionne très bien.

Le support. Une fois monté, le film a été enregistré sur cassette VHS mais aussi sauvegardé au format AVI (compression DV) sur disque dur. Avec l'excellent logiciel TMPEGenc, il a été encodé en MPEG2 et MPEG1. Le MPEG2 permet la création d'un DVD, ou d'un SVCD, un SuperVideoCD lisible sur tout lecteur DVD (lecteur de salon ou d'ordinateur). Le film au format MPEG1 a été ajouté pour les ordinateurs moins puissants (au-dessous de 500 mhz) qui ne peuvent afficher du MPEG2 avec fluidité - sauf si l'on dispose d'une carte graphique spécialisée dans ce type de décompression (Ceci était écrit en 2002 : aujourd'hui le moindre ordinateur bas de gamme est capable de le faire) Le film en ligne Enregistrer une trentaine de cassettes VHS a demandé un peu plus de 8 heures. Il a fallu trois heures pour graver le même nombre de DVD. Et c'est plus facile à envoyer par la poste ! En savoir plus sur le montage numérique

Ce premier film nous a mis le pied à l'étrier. Nous savons maintenant que ce n'est pas si difficile que ça. L'expérience a été très riche. Les enfants ont compris beaucoup de choses sur le cadrage, la mise en scène, l'image animée, les trucages... C'est vraiment intéressant d'être de l'autre côté de l'écran et de comprendre comment on fabrique un film. Vingt-cinq individus ont donné leurs idées, charmantes, loufoques, gentilles, hilarantes, personnelles, délirantes... Le film reflète ainsi l'enfance, entre bulles de chewing-gums et petits pois, ombres chinoises et films d'horreur (car ils se refilent des cassettes de Scream entre eux !), copains et petits frères.... Et des tas de bons moments gardés en souvenir ! Pour la petite histoire, nous en avons envoyé une copie du film à Jean-Pierre Jeunet. Il nous a répondu (son message honore notre livre d'or) et nous avons découvert qu'il connaissait bien Rustrel ! Un site consacré aux films d'école avec un festival annuel Ecol'Images Un dossier ultra-archi-complet sur le cinéma à l'école : Le numéro 38 des dossiers de l'ingénierie éducative du CNDP

Nous écrire : A votre disposition pour répondre à vos questions ! Le détail du projet (document rtf - 32 ko)

Les idées les plus simples sont les meilleures pour débuter Avant de se lancer dans une oeuvre ambitieuse, on peut se faire la main sur des petits films à sketches : chacun peut avoir une idée, élaborer un scénario, jouer devant la caméra, manipuler celle-ci... Le résultat sera un assemblage hétéroclite et c'est cela qui en fera le charme. Succès garanti ! Quelques idées (qui pourront en donner de meilleures) : * une journée à l'école * présentation de l'école / de ma ville * portrait des copains de la classe * nos exploits (ce que chacun est capable de faire) - c'est le sujet de "Les Champions", notre 2e film. * fausses pubs parodiques * notre télé à nous (parodies de journaux télévisés, films, pubs, variétés...) - c'est le sujet de "Télécole", notre 3e film. * si nous nous comportions comme des adultes... * j'ai inventé... * j'ai essayé pour vous... * je n'oublierai jamais... Faites-nous part de vos réalisations !

Cinéma à l'école

Des images du film

La bande-annonce