Deux siècles d'ocre
Jean-Etienne Astier

Peu après 1780, Jean-Etienne Astier est le premier fabriquant d'ocre à Roussillon.
Il invente un traitement qui permet d'extraire le pigment du sable.

Ocres
photo : K. Chauvin

A Rustrel, on a mis du temps avant de s'intéresser à l'ocre. Pendant tout le XIXe siècle, c'est la folle aventure du fer, qui finira par une succession de faillites.

Dans notre village, c'est en 1871 que Jean Allemand, dit "Jean de l'Ocre", donne ses premiers coups de pioche pour exploiter le minerai. L'exploitation marche bien, et les uns après les autres, les propriétaires des terrains riches en ocre s'y mettent à leur tour.

L'usine de peinture
photo : K.Chauvin

Au début du XXe siècle, on produit 36 000 tonnes d'ocre, dont 98% partent à l'exportation.

L'ocre sert pour colorer les façades, mais est utilisée aussi comme colorant en alimentation animale, pour les carrelages, les bracelets en caoutchouc, produits cosmétiques, couleurs pour les artistes, croûtes de fromage, papier kraft, filtres de cigarettes...

Mais, après 1950, les colorants synthétiques font effondrer la production des pigments naturels. Les chantiers ferment les uns après les autres. A Rustrel, l'exploitation est arrêtée en 1992.

Pourtant, après 1990, on redécouvre la qualité des pigments naturels : ils sont plus résistants et ne coûtent pas si cher. La Société des Ocres de France continue à exploiter les carrières de Gargas, vient parfois prélever du minerai rouge à Rustrel.

ocres et couleurs naturels
photo : K. Chauvin

A Rustrel, pour le moment, les carrières abandonnées semblent s'orienter vers un nouveau débouché : celui des promenades touristiques. Le site est mis en valeur pour accueillir tous ceux que sa beauté étonne et fascine.

Pour en apprendre beaucoup plus sur l'ocre , deux excellents ouvrages sont disponibles :


Ocres
Edisud / Parc Naturel Régional du Luberon

Petite anthologie chez Equinoxe
Petite anthologie de l'ocre
Equinoxe